Bookstory : acteur d’un monde du livre en mouvement

Le livre numérique, les Etats-Unis s’y sont mis depuis longtemps, nos voisins ont suivi dans la foulée. En France, par contre, nous avons un attachement tout particilier à nos VRAIES bibliothèques !
Alors que plus de la moitié des livres aux Etats-Unis sont vendus au format numérique, ils ne représentent que 2% du marché du livre en France. Il a eu du mal à se faire une place le Ebook, mais depuis un mois il semble vouloir s’affirmer.

Il faut dire que ce n’est pas facile de se faire une place dans une nation connue pour être très littéraire. Ce n’est pas non plus aisé de chambouler le monde du livre.

Les commissions d’un côté. Les auteurs estimaient que, les frais de fabrication et de diffusion/distribution considérablement réduits, leurs droits d’auteur doivent être considérablement revus à la hausse (il était question de 50%, contre 8 à 12% maximum sur le papier).

Ensuite au sujet du prix unique du livre datant de la Loi LANG de 1981. Le prix d’un livre numérique ne peut pas, selon les lecteurs cette fois-ci, être le même que celui de la version papier.
Puis concernant la TVA : 5,5% ou 7% ? Bien qu’actée, la décision semble malgré tout remise en question.

Sans aborder ici la crainte des éditeurs, qui ne savaient pas vraiment comment le prendre, des libraires, qui ne savent toujours pas comment le prendre, des lecteurs eux-mêmes, qui hésitent encore à savoir comment le prendre.
Pas facile de se faire une place quand on soulève autant de questions.

Pourtant, le livre numérique se démocratise. Il séduit. De plus en plus de lecteurs finissent par y voir des avantages : le gain de place, la disponibilité, l’accessibilité et le prix.
Et depuis fin août, cet engouement semble prendre de l’ampleur. L’institut GfK prévoit même un chiffre d’affaire de 55 millions d’euros d’ici trois ans, alors qu’il est déjà passé de 12 millions en 2011 à 21 millions en 2012, soit une nette augmentation de 80%.

Au-delà du simple achat de livre, le numérique va chercher beaucoup plus loin ses atouts et offre aux lecteurs, utilisateurs et internautes la possibilité de s’impliquer. Comme MyMajorCompany a pu le faire pour la musique, elle a créé sa filiale « Books ». Orange, de son côté, a créé son réseau social « lecteurs.com », sans oublier Babelio qui représente aujourd’hui une référence.
En parallèle, des projets innovants ont vu le jour. Numerik livres, une maison pure player, uniquement numérique. Byook, qui régale les utilisateurs de ses animations sur Iphone. Et Bookstory, dont je vais vous parler plus en détails.

Cette plateforme met l’ebook au coeur de son positionnement. Bookstory veut rassembler tous les protagonistes de la chaîne du livre, en leur donnant la possibilité d’avoir un rôle encore e-nédit.

Comme je vous le disais plus haut, le format numérique permet d’engager beaucoup plus facilement le lecteur, et c’est sur ce facteur participatif que Bookstory joue ses cartes. Impliquer le lecteur, l’auteur et l’éditeur dans de nouvelles aventures.

Comme sur un réseau social “généraliste”, on se crée un profil, on y ajoute son parcours “littéraire” si on le souhaite, et on peut suivre des auteurs, comme des lecteurs, présents sur le réseau social.

Son utilisation est simple, ergonomique et intuitive. Les manuscrits sont disponibles au téléchargement : les 10 premiers exemplaires sont offerts, puis le prix de vente monte de 2€ tous les 10 téléchargements, jusqu’à 6€ maximum. Les internautes font ainsi la critique des manuscrits. Celle-ci permet à de nouveaux lecteurs, rassurés par les bons mots de leurs prédécesseurs, de choisir les yeux fermés leurs prochaines découvertes littéraires.
De commentaires en commentaires, de contacts en contacts, de téléchargements en téléchargements, les utilisateurs gagnent des points, montent dans le classement des utilisateurs les plus actifs, peuvent accroître leur influence sur le site. A terme, les plus populaires et les plus pertinents se verront proposer de rejoindre le Comité éditorial de Bookstory.
Les lecteurs ne font cependant pas office de comité éditorial. Bookstory valide préalablement tous les manuscrits qui se trouvent sur sa plateforme, gage d’une certaine qualité des écrits. On ne retrouvera pas sur Bookstory les écrits des vacances de votre petit cousin de 6 ans ; à moins bien sûr qu’il soit un prodige, auquel cas, je suis sûre que les équipes de Bookstory y seront sensible.

On parle souvent de l’ère numérique qui va tuer le papier et pourtant, Bookstory prouve que l’on peut se servir du numérique pour soutenir le papier : porté par les lecteurs, le manuscrit sera présenté par Bookstory, en fonction de sa ligne éditoriale, à une maison d’édition traditionnelle.

Bookstory n’a pas la prétention d’étendre les parts de marché de l’eBook en France, mais on peut néanmoins saluer cette belle initiative, pont entre les générations.

Pour aller voir les manuscrits qu’il propose : http://bookstory.fr/
Pour participer au concours littéraire organisé jusqu’au 15 octobre : http://bookstory.fr/grand-concours-litteraire

 

A propos de l'auteur

Djivan Minassian

Djivan Minassian  (81 articles)

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