Vous souvenez-vous du temps pas si lointain où le commentaire était le Graal de tout blogueur qui se respecte ? Aujourd’hui, la quête de l’interaction avec ses lecteurs semble avoir laissé la place à l’obsession du nombre de visites et à la dictature du référencement.
Est-il encore pertinent de mesurer les résultats d’un blog à l’aube des commentaires quand l’on reçoit plus de spams, de « prem’s kikou lol » et d’envolées lyriques de trolls que de commentaires enrichissants et bien construits ?
Le commentaire : meilleur ennemi du blogueur ?
Je me souviens, par exemple, de la dessinatrice Laurel, pour ne citer qu’elle, qui avait, un temps, fait le choix de fermer complétement ses commentaires. Certains préfèrent les fermer au cas par cas, pour leurs articles polémiques ou personnels. Cela peut se comprendre : modérer les commentaires, a fortiori lorsque l’on a une audience importante, prend du temps que l’on peut préférer consacrer à la composition de nouveaux billets. Qui plus est, tous les commentaires ne sont pas faciles à digérer.
Enfin, les réseaux sociaux font une rude concurrence aux blogs : prenez un blog de marque et comparez le nombre de commentaires reçus par rapport à sa page Facebook…
Possible que le lecteur trouve contraignant de s’identifier pour commenter (alors qu’il suffit de se connecter à Facebook). Autre piste : au cours de mon mémoire de fin d’études, plusieurs personnes m’ont répondu qu’elles ne commentaient pas parce qu’elles avaient peur que leur commentaire soit perdu dans la masse et qu’il ne soit de toute manière pas pris en compte par le blogueur (mais qu’est-ce qui leur fait penser que le commentaire est pris en compte sur Facebook ? La professionnalisation du community manager ?).
Sauvons le commentaire
Faut-il pour autant cesser de chercher à obtenir des commentaires sur son blog, voire, cesser d’en poster soi-même ?
A mon avis, même s’il ne s’agit que d’une goutte d’eau dans la mer, ce serait se priver de l’avis de quelques lecteurs inspirés. C’est aussi priver ses lecteurs d’une tribune d’expression où il semble possible de s’étendre davantage en longueur que sur Facebook ou Twitter. Et à trop fermer les commentaires, on risque de renforcer l’impression du lecteur que le blogueur/la marque ne s’intéresse pas au public. Comment, alors, différencier le blog d’un simple site personnel, institutionnel ou commercial ? Même un blogueur influent n’aurait aucun intérêt à se passer de ce qui le distingue du commun des blogueurs…
Le mieux, à mon sens, est d’opter pour la modération a priori, c’est à dire de valider les commentaires avant leur publication, quitte à devoir planifier du temps pour la modération et la réponse aux commentaires qui y invitent (question, remarque intéressante…). Quant au comportement en tant que commentateur, je crois qu’il serait judicieux de ne commenter que lorsqu’on a quelque chose à apporter aux autres lecteurs ou au blogueur : un argument, un lien en rapport avec le thème de l’article…
- A lire : L’art et la manière du commentaire sur un blog, par Laurent Bourrelly
Et vous, quelle attention prêtez-vous aux commentaires ? Pensez-vous que le succès d’un blog se mesure en trafic ou en réponses ?
Source de l’image : Flickr / Freezelight