Plus de 6.500 candidats aux élections législatives les 10 et 17 juin prochains. Face à ce chiffre moins important qu’en 2007 mais malgré tout impressionnant, difficile de tirer son épingle du jeu et de bénéficier d’une réelle exposition dans les médias « traditionnels », à moins que le/la postulant(e) au siège de député ait une renommée nationale ou qu’il joue la carte du 100% décalé. La petite interview accordée au journal local fera bonne figure le matin même au marché de la place du village, mais à part chez les septuagénaires accros à Derrick et Columbo, on ne peut pas dire qu’elle fasse bouger les lignes.
Avec un budget réduit et un besoin logique de se détacher du lot pour diffuser ses idées au plus grand nombre, les responsables politiques ont tout intérêt à tirer pleinement profit du potentiel des réseaux sociaux. Élections législatives, cantonales, municipales, ils sont nombreux à s’y essayer mais rares sont ceux qui y trouvent véritablement un bénéfice. Candidats en mal de notoriété, équipes de campagne débordées, apprentis sorciers de la communication politique, passons ensemble en revue quelques bonnes pratiques à ne pas oublier…
Quel comportement adopter sur Twitter ?
Si le profil Twitter du candidat au siège de député a été lancé récemment et qu’il n’enchaîne pas les plateaux télé, difficile de croire qu’il arrivera « vite fait, bien fait » au niveau d’influence numérique de Nathalie Kosciusko-Morizet, Benoit Hamon ou encore Cécile Duflot. Et puis, quel en serait l’intérêt ? Pour se construire une première base solide et active de followers, pas besoin d’aller chercher très loin, faites confiance aux militants de votre parti ! Adeptes du
#followback et ayant le #retweet facile, ils constituent une force utile dans votre bataille numérique et peuvent enrichir votre équipe en contribuant au site de campagne par exemple. Twitter est aussi un bon moyen pour identifier ceux qui, proches de chez vous, pourront vous aider sur le terrain à battre la campagne… à condition de les solliciter.
Les amis, la famille, les partisants, CHECK ! Deuxième cercle à suivre absolument, tous les organismes et toutes les personnes qui constituent les acteurs locaux : les institutions publiques concernées par le territoire pour avoir une connaissance précise des projets en cours et à venir, les responsables politiques de la région – y compris les adversaires pour identifier ce qu’ils disent et la faiblesse de leurs positions – et les principales associations car elles représentent un groupe de personnes influentes qu’il est important d’identifier et d’écouter avec intérêt.
Après ces deux familles, il convient également de suivre sur Twitter tous ceux qui expriment un point de vue ou même ne font qu’évoquer les communes concernées par le territoire de l’élection. Grâce au moteur de recherche, ils sont facilement identifiables. Dialoguer avec eux, les convaincre, ou à défaut augmenter votre visibilité sur le réseau social auprès d’habitants de la région – qui potentiellement ont dans leurs abonnés d’autres résidents du secteur – est un moyen intéressant d’optimiser le potentiel offert par le réseau social.
Comment exploiter le potentiel de Facebook ?
Une publicité sur Internet est-elle une affiche comme une autre ? Grâce au ciblage précis qu’il est possible de faire en fonction du profil de l’internaute, elle va même bien au-delà ! Autant ne pas se mentir, créer une page Facebook pour afficher une certaine modernité et une forme de proximité de la personnalité politique ne sert à rien. Pour que sa visibilité soit digne d’intérêt, il faut passer par une phase de recrutement de fans. Ça semble évident pour beaucoup mais c’est un véritable case-tête ! Pourquoi ? Car la publicité commerciale est interdite pour les partis politiques en période d’élection [pour nourrir votre réflexion à ce sujet, un billet intéressant : « Doit-on autoriser la publicité politique? « ].
Dans ce cas, comment faire pour être remarqué ? Il faut redoubler de stratagèmes pour attirer un public intéressé et mobiliser un maximum de personnes pour faire connaître votre page : envoi d’e-mail aux militants, commentaires de ces derniers sur des sites et blogs évoquant le scrutin, multiples tweets et ajout visible de l’URL dans le profil Twitter, Like Box sur le site de campagne… bienvenue dans l’ère de l’artisanat 2.0 ! Après, des moyens plus originaux pour une campagne électorale peuvent attirer un public jusqu’alors inaccessible comme des quiz bien pensés – permettant en parallèle d’obtenir les contacts e-mail de potentiels électeurs – ou d’autres applications à mi-chemin entre la diffusion d’idées et le marketing viral.
Avec tout ça se pose la question du type et du ton des messages à diffuser tant sur Twitter que Facebook. Chaque candidat présente ses spécificités dans ce domaine mais quelques conseils sont récurrents : employer un ton plus direct que sur les autres outils de communication, inviter à l’interaction, ne pas se contenter de lister les apparitions médiatiques et publiques du candidat mais plutôt profiter du post pour résumer l’opinion qui y est exprimée car l’article ou la vidéo ne sont pas nécessairement vus, faire part de son point de vue sur des problématiques locales, etc.
Que faire sur les autres médias sociaux ?
Peu de moyens, à peine plus de temps à y consacrer, difficile de pousser le community management plus loin. Des mini-spots courts et peu nombreux peuvent faire l’objet d’une chaîne sur Youtube et/ou Dailymotion si on les associe sous forme de listes aux autres vidéos déjà visibles de la personnalité politique candidate mais leur impact relatif invite à ne pas en abuser et à aborder leur intérêt avec la plus grande modestie. Aller plus loin…pour quoi faire ?
Des oublis ? des désaccords ? des conseils pratiques à proposer ? Exprimez -vous !