Social Paranoïa : pourquoi craint-on les réseaux sociaux ?

On entend et on peut lire très régulièrement de nombreuses choses sur les réseaux sociaux et les problèmes de respect de la vie privée qui y sont associés. D’où viennent ces problèmes ? Quelles sont les raisons qui font que les internautes « non avertis » ont peur des réseaux sociaux ? Peut-on « vaincre » cette peur ? Quelques éléments de réponses…

Petite précision préalable : les constats ci-dessous ne se basent sur aucune étude mais font simplement références à mes diverses lectures, échanges et observations des comportements d’internautes de « tous bords » (débutants, experts ; jeunes et moins jeunes…). Je me lance…

Les applications tierces à installer…

Vous avez très certainement déjà rencontré ce type de messages d’avertissement :

Sur Facebook :

Sur Twitter :

Publier sur mon mur, accéder aux informations de mon profil, accéder aux informations de mes amis, regarder vos abonnements et suivre de nouvelles personnes, mettre à jour votre profil, poster des tweets pour vous… Imaginez une telle intrusion dans un autre contexte : la société XXX peut désormais envoyer des sms à votre place et récupérer l’ensemble de votre répertoire téléphonique ainsi que l’historique de vos sms… Il est évident que l’installation d’applications tierces et ce genre de messages contribuent au « sentiment d’insécurité » (je lance ma campagne électorale) des internautes sur les réseaux sociaux.

E-réputation : vos traces façonnent votre image…

Sur le web le droit à l’erreur n’existe pas. Vous laissez des traces quasi-indélébiles et il est long et compliqué de changer sa e-réputation. Il est donc très « facile » de trainer une casserole sur la durée. Comme on dit souvent « on n’a pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression ». Sur le web c’est pareil. Si un recruteur vous googelise, les premiers résultats lui seront généralement suffisants pour se forger une première image de vous. Une image peut-être erronée… Votre e-réputation est un atout primordial dans votre vie professionnelle. Soignez-là !

Le mélange des genres : un manque de distinction entre nos différents rôles sociaux.

Les rôles sociaux sont l’image et le « titre » que l’on associe à une personne. Exemple type : un enfant fait les courses (avec un de ses parents évidemment, il est trop petit) et croise son institutrice et lui dit « qu’est-ce que vous faites là maitresse ? ». L’enfant considère cette personne comme étant uniquement sa maitresse et ne l’imagine pas dans un autre milieu, dans un autre « rôle social ». Cette image que nous avons-nous fixe des barrières « naturelles » : nous ne parlons pas de la même manière à nos amis qu’à nos professeurs ou nos collègues…

Sur les réseaux sociaux le manque de distinction entre nos rôles sociaux et le manque de cloisonnement entre les différents membres avec qui nous sommes en contact est donc risqué et peut être préjudiciable. Les publications destinées à nos amis ne sont pas les mêmes que celles destinées à notre famille ou à nos relations professionnelles… Il est donc primordial de se fixer des frontières/barrières à ne pas dépasser mais également de segmenter ses contacts en fonction de son « rôle » et de sa « position » par rapport à eux.

La gestion des contacts sur Google + et la récente mise à jour de Facebook avec les listes témoignent de l’importance d’un cloisonnement de ses contacts, majoritairement en 2 catégories principales : vie privée, vie professionnelle.

Psychose générale…

Les médias sont friands des problèmes relatifs aux réseaux sociaux (usurpation d’identité, perte d’emploi due à des photos ou statuts compromettants…). Pourtant, au regard du nombre de membres, les problèmes sont infimes. Mais le mal est fait. Cette couverture médiatique contribue à alimenter la peur des internautes. Cet « acharnement » peut donc constituer un frein à certaines personnes hésitantes à rejoindre les réseaux sociaux.

La situation amoureuse vient de changer…

Un des principaux problèmes réside dans la possibilité pour les autres membres de publier du contenu sur vous (postulat à relativiser car la nouvelle version de Facebook vous permet de valider les contenus sur lesquelles vous êtes tagués). Mais imaginez la scène : Jean-Louis fais une soirée arrosée et embrasse une fille. Il ne le dit évidemment pas à Cunégonde, sa petite amie chérie qui l’attendait sagement. Le lendemain Guy, son meilleur ami, publie les photos de soirée. Guy a oublié qu’il avait Cunégonde dans ses amis. Celle-ci tombe sur la photo. Jean-Louis est bien embêté. 2 minutes plus tard : Jean-Louis vient de passer de « En couple » à « Célibataire ». Certaines personnes peuvent ainsi craindre de rejoindre le réseau pour des raisons « conjugales ».

Des chemins initiatiques tortueux…

La relative simplicité des débuts s’est envolée. Désormais le réglage des paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux peut vite se transformer en parcours du combattant. Il est même de plus en plus courant pour les réseaux sociaux de proposer aux membres de choisir, en fonction des informations publiées, les cibles. Cette relative complexité freine beaucoup de monde et fait même abandonner le réseau à certaines personnes.

Pour ceux qui ne sont pas sur les réseaux sociaux, au-delà de l’envie très respectable de ne pas y être, la « peur de l’inconnu », le manque d’informations (tout le monde connaît Twitter de nom, mais peu y sont, et ceux qui y sont ne savent pas toujours quoi y faire), et le manque de pédagogie concernant l’utilisation de ces plateformes sont également des freins de taille.

Où es-tu mon petit ?

Autre élément alimentant la peur des internautes : la géolocalisation. Pour beaucoup elle est considérée comme un « flicage » et un suivi à la trace. La crainte d’un big brother est très forte. Psychose alimentée par des affaires comme le traçage des iphone… En réalité, sur les réseaux sociaux, se géolocaliser est un processus volontaire. Si je me géolocalise sur Facebook ou Foursquare c’est que je souhaite afficher, recommander à mes contacts le lieu où je me trouve.

Dis-moi qui tu es je te dirais ce que tu vas consommer…

La peur principale sur les réseaux sociaux concerne la confidentialité des informations personnelles. Facebook sait énormément de chose sur nous et nous alimentons très régulièrement cette connaissance en déclarant ouvertement nos centres d’intérêts (les fameux « like », entre autres). Cette mine d’information permet (en principe) à Facebook de vous proposer des publicités ciblée selon vos gouts et besoins. Beaucoup de personnes ont ainsi peur que leurs données soient utilisées abusivement à des fins de prospections commerciales. En s’inscrivant sur Facebook nous rentrons dans une base de données. Mais quelle en est la gestion ? Nous n’en savons finalement pas grand-chose…

La récupération des données pour un usage commercial, l’accessibilité aux données exposées (qui peut voir quoi et en faire quoi) sont des questions récurrentes des internautes et un obstacle de taille au recrutement de nouveaux membres.

A l’abordage !

Depuis les prémices de l’informatique le piratage fait peur. Depuis l’apparition des réseaux sociaux il inquiète encore plus. Vos différentes identités numériques façonnent votre e-réputation. Imaginez les conséquences dramatiques si une personne mal intentionnée parvenait à pirater vos comptes. En quelques minutes votre e-réputation s’effondrerait et cela pourrait avoir des impacts considérables sur votre avenir professionnel et votre activité. Quelques astuces simples : quand vous vous connectez dans des lieux publics pensez à vous déconnecter. Une inattention est très vite arrivée. N’enregistrez pas vos mots de passe sur votre ordinateur et changez-les régulièrement ; ne communiquez jamais votre mot de passe à un tiers. Beaucoup de personnes utilisent un mot de passe unique pour tous leurs comptes…

Certains des éléments présentés ci-dessus peuvent paraitre un peu naïf. Dans la pratique ils ne le sont pas. Ces craintes existent réellement et sont un obstacle considérable à la fidélisation des membres présents ou au recrutement de nouveaux membres (bon ok je sais que Facebook approche des 800 millions d’utilisateurs mais bon…). J’ai très certainement oublié de nombreux aspects alors n’hésitez pas à commenter cette article pour le compléter !

A propos de l'auteur

Francois Combes

François Combes  (28 articles)

Je n'aime pas me décrire car je pense que toutes les personnes me voient d'une manière qui leur est propre. Etant obligé je vais tout de même vous dire quelques mots : je suis diplômé d'une école de commerce de Toulouse. J'ai travaillé 24 mois dans la communication et je suis passionné par tout ce qui touche de près ou de loin au web 2.0 (techniques, outils, stratégies...). N'hésitez pas à me contacter pour en savoir plus sur moi.

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