La nomophobie, le mal du 21ème siècle

Si vous décidez de taper nomophobie dans un document Word, dans un statut Facebook, vous verrez apparaître cet underline rouge qui fait des vagues. Mot inconnu ? Et pourtant c’est la nouvelle « maladie », ce néologisme, qui décrit l’addiction que nous avons à ne plus pouvoir nous passer de notre smartphone. Le téléphone intelligent qui peut provoquer une maladie, douce ironie ! 

Sans entrer dans une description linguistique et étymologique, cette phobie est une peur dont l’abréviation est issue de NO MOBILE et PHOBIE. Ici nous allons vous parler de celle qui étymologiquement vous entraine dans la peur de ne pas avoir votre téléphone portable. Alors pourquoi ?

Décryptage.

Vous vous êtes levés en retard (utilisation abusive du « rappel réveil » sur votre smartphone). Dans la hâte vous vous préparez. Une fois que vous avez descendu les cinq étages de votre immeuble vous vous rendez compte que vous avez oublié votre smartphone. Qu’importe, vous remontez les dits cinq étages. Une journée sans téléphone portable ? Inconcevable

Comment cette « maladie » se développe-t-elle ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui votre téléphone fait TOUT. Oui, tout (sauf briquet peut-être…). Avec lui vous vous réveillez, vous consulter la météo pour choisir votre tenue, vous regardez vos notifications Facebook, vos mentions Twitter, quel était le petit déjeuner de vos amis sur Instagram et qui s’est déjà checké sous sa douche avec Foursquare. Comme un jeu entre les applications, vous passez de l’une à l’autre à la vitesse de Félix depuis la stratosphère. Votre téléphone est devenu le dos de paquet de céréales de notre enfance. (Attention, note de service : vous ne pouvez pas le trempez dans votre café !)

Une étude menée en 2008 sur 2.163 personnes a démontré que ce phénomène était en pleine expansion et notamment depuis l’arrivée des smartphones. La proportion est bien entendu plus élevée chez les 18-24 ans. L’enquête révèle également que les femmes seraient davantage touchées par cette phobie (70% contre 61% pour les hommes).

Cette addiction à l’ultra connexion répond à cette nécessité d’avoir constamment besoin de nouveauté minute par minute dans nos vies. En toute honnêteté, combien êtes-vous à regarder votre portable toute la journée « au cas où » vous auriez manqué un sms, reçu un appel ou un email ? Certain d’entre vous (promis on ne le répètera pas) sont persuadés par moment d’avoir entendu leur téléphone vibrer. Soyez-en sûrs, s’il est une chose que votre smartphone ne fait pas : c’est de l’humour. Il ne vous tentera pas en vibrant alors qu’il ne se passe rien.

La nomophobie est pour beaucoup la peur d’être seul et donc de pouvoir toujours avoir un « ami » avec vous. Vous l’avez sûrement déjà fait, lors d’un RDV plutôt que d’attendre, vous vous saisissez des votre téléphone, consultez les réseaux sociaux, recherchez à qui vous pourriez envoyer un SMS, dans le seul but de ne pas vous retrouver seul avec vous même. Le téléphone vous connecte au monde, mais il vous déconnecte de vous même

Proche de l’homme bionique, votre téléphone (le mien aussi !) apparaît soudain comme votre troisième main et la sensation de pouvoir toucher, au sens propre du terme, tous vos contacts. Cette connexion permanente vous laisse croire que vous êtes toujours en relation avec le monde entier. Mais cette main n’est en fait qu’une simple métaphore dépourvue de toute humanité.

Pour les nomophobes, la peur d’être séparés de leur téléphones tient également au fait que cet outil haute technologie contienne toute votre vie : photos, vidéos, musique, SMS, messages vocaux, mails, calendrier, etc. Le téléphone devient donc votre serveur qui se déplace partout avec vous et l’ensemble de vos données.

Rappelez-vous qu’avant vous n’aviez pas de téléphone portable, vous regardiez sur un plan papier avant d’aller quelque part, vous achetiez un Filofax pour noter vos rendez-vous et vous envoyiez des cartes postales l’été !

Alors : posez ce téléphone !

Source : Le Nouvel Obs – Temps Réel
Source image

A propos de l'auteur

Lily Ponthieux

Lily Ponthieux

Masterisée en communication, licenciée en lettres et en arts. Je suis quelqu'un de tout à fait normal en pleine recherche d'emploi en social media. En fait non. Je ne suis pas tout à fait normale : j'ai épousé Internet, je n'ai pas d'alliance mais un iPhone, je tweete mon rêve de la nuit, j'instagrame mon petit-déjeuner, fanatique de collants je montre mes jambes avec ou sans sur Pinterest et mes statuts Facebook sont totalement rhétoriques. Infidèle à mon MacBookAir, je prends encore du papier et un stylo pour écrire. Je suis pas une féministe mais plutôt la community ménagère de tous les community managers de Paris.

Création WordPress à Paris, Sion et Dakar - Social Media et Community Management à Marseille