Benjamin Lancar et les réseaux sociaux

Bonjour à tous et bienvenue sur le nouveau site de Djivan Minassian : @MyCommunityMgr.

Cette vidéo a été réalisée grâce au formidable travail de @matthieublanco à qui j’exprime ici à nouveau toute ma reconnaissance. Soyez curieux et retrouvez sur son blog tous ses podcasts.

Remerciements aussi bien sûr à destination de @LancarBenjamin qui a accepté spontanément et immédiatement ce projet d’interview un peu spéciale, où je lui ai demandé d’avoir un regard critique et réflexif sur sa présence online.

Je compte vraiment sur vos réactions : dites-moi ce que vous avez pensé des propos de Benjamin Lancar. Approuvez-vous sa démarche ? Son positionnement ? Son projet ? Sa stratégie ? Avez-vous changé de regard sur lui après l’avoir entendu s’exprimer sur ce sujet ? Son « image perçue » a-t-elle évolué ? 😉 Merci de rester courtois et respectueux quoiqu’il advienne… ! #trollsnongrata

Je vous ai retranscrit ci-dessous l’intégralité de l’interview, avec en prime des inters garantis en moins de 140 caractères ! 😉

Bonne semaine @ tous !

@KlarAgora

@KlarAgora : Face à la caméra, Benjamin Lancar, 25 ans, parisien, étudiant à Sciences Po, et surtout connu pour être le président de la branche jeune de l’UMP, les Jeunes Populaires.

Derrière la caméra, Matthieu Blanco et moi-même, on travaille tous les deux dans le Web, le community-management et les réseaux sociaux.

Le sujet de notre rencontre, c’est Benjamin, toi, et puis les réseaux sociaux…

On te voit pas mal sur la Toile ces derniers temps : tu animes ta page Facebook, tu possèdes également un compte Twitter ; tu as fait une apparition assez remarquée sur le site de micro-blogging ; et puis tu possèdes également un blog perso.

Allez première question : c’était quoi ton ambition initiale, c’était quoi ton projet de départ quand tu t’es lancé sur les réseaux sociaux ?

@LancarBenjamin : C’était juste d’être moi-même…

D’abord, ça me paraissait comme une évidence :

On ne peut pas aujourd’hui faire de la politique, notamment envers des jeunes, sans être sur les réseaux sociaux.

@KlarAgora : C’est un « truc de jeunes » pour toi, les réseaux sociaux ?

@LancarBenjamin : Je pense que si on fait une pyramide des âges, la classe d’âge où les gens y sont le plus, c’est les jeunes. En tout cas, dans la manière de faire de la politique, il y a un côté très jeune.

Ce que je voulais, c’était pouvoir relayer mon action, ma manière de voir les choses, mes valeurs.

Tout ce qu’on essaie de faire avec les Jeunes Populaires, mais aussi en tant que conseiller régional d’Ile de France. Les réseaux sociaux, c’était une nécessité.

Aujourd’hui, je passe entre 1/3 et 1/4 de mon temps à faire vivre mon blog, mon compte Twitter, ma page Facebook.

@KlarAgora : Tu t’exprimes d’une manière différente que via les médias traditionnels comme la presse papier, la radio, etc. Comment est-ce que tu t’y prends ?

@LancarBenjamin : Je vais alterner les messages, ce n’est pas une différence de tonalité parce que je pense que si on n’est pas sincère, ça marche pas. C’est une différence de message.

Sur la proposition de C. Vanneste, je ne voulais pas faire de communiqué de presse parce que je savais que, institutionnellement, le parti allait réagir, j’ai préféré tweeté mon rejet

Récemment, Christian Vanesse fait une proposition odieuse de rapprochement avec le FN ; je ne voulais pas faire de communiqué de presse parce que je savais que, institutionnellement, le parti allait réagir, par la voix de Rama Yade, de NKM donc moi, j’ai préféré faire un micro-blog sur Twitter, un petit tweet, pour dire mon rejet.

Mes tweets sont repris par les médias, comme si c’était des dépêches AFP

Et au final, ce qui est impressionnant, c’est comme si c’était une dépêche AFP parce que quelques médias l’ont repris.

Quand, par exemple, je veux donner ma position sur le fond sur la réforme de la dépendance comme hier sur mon blog, je fais une note, un peu plus longue, sur mon blog. J’alterne mes messages, c’est assez complémentaire.

En ça, j’ai lu et je me suis inspiré de ce que les experts du community-management nous expliquent.

@KlarAgora: Précisément, tu communiques sur des messages qui sont politiques, dans la mesure où tu représentes un parti politique, as-tu été accompagné dans l’apprentissage de ces outils ou est-ce que tu t’es lancé de plain-pied et sans préparation ?

@LancarBenjamin : Le fait qu’on ait fait le lipdub vous donne une réponse, déjà, à cette question… Non, il n’y a pas de spin doctors ; on demande en permanence des conseils parce qu’on travaille en équipe. Je suis allé début octobre aux Etats-Unis, j’ai rencontré des experts du community-management, mais j’en rencontre aussi à Paris.

Il y a un côté presque artisanal mais qui est plutôt spontané. La règle, c’est d’être soi-même.

Quand, par exemple, sur Twitter, à la fin de PSG-Marseille, je dis « je suis content que Paris ait gagné ». Je ne le dirais pas sur LCI, ou sur un autre média, je le dis sur Twitter. Je n’y raconte pas beaucoup ma vie, et je pense que c’est pas le sujet. Mais j’avais envie de faire partager ça. On ne peut pas m’accuser d’avoir été un troll sur ce sujet.

@KlarAgora : Il y a une partie plus personnelle, alors ? Comme tu disais, tu ne le dirais pas dans un communiqué.

@LancarBenjamin : C’est clair. Même si je me fais un peu taper sur Twitter, au fond, on forme une petite communauté avec toutes les limites que ça peut comporter : on partage aussi pas mal de choses et ça me faisait plaisir de dire que j’étais content, tout simplement.

Je ne pense pas que ça fasse changer le point de vue des gens qui me sont opposés. Que les Marseillais qui sont de droite ne vont pas voter pour l’UMP parce que le président des Jeunes UMP est pour le PSG.

@KlarAgora : Il y en a plusieurs qui ont regretté être du PSG quand tu t’es prononcé en faveur de leur victoire. Tu es souvent tourné en dérision…

Depuis tes premiers pas sur Twitter, est-ce que ta démarche a évolué ?

@LancarBenjamin : Je suis sur Twitter depuis le printemps 2009, j’étais beaucoup moins actif à ce moment-là et au final, notre action était peu visible. On est monté petit à petit en puissance.

Le but, c’était de faire en sorte qu’on sache que les jeunes à droite sont pas des jeunes chiants

Beaucoup de gens nous ont dit « vous êtes dans une logique de buzz permanent », ce n’est pas vrai. Le but, c’était de gagner en notoriété, en visibilité, pour les jeunes populaires. Faire en sorte que les jeunes de l’UMP soient connus, qu’on sache qu’il y a des jeunes à droite, que c’est pas des jeunes coincés, que c’est pas des jeunes chiants, que c’est des gens comme tout le monde.

Si vous m’accompagnez en déplacement comme il y a dix jours à Vesoul ou à Châlons-sur-Marne, vous verrez des jeunes apprentis, des jeunes artisans, des jeunes bouchers, des jeunes profs d’histoire, toute une jeunesse qui représente la jeunesse de ce pays, c’est ça qu’on voulait montrer.

Quand on attaque, par exemple, telle ou telle limite de tel ou tel média ou telle limite de la réflexion d’un leader de gauche, c’est aussi qu’on est là pour dénoncer les erreurs de la gauche. On est aussi là pour proposer.

A chaque fois qu’on est mis en avant, on utilise ce spotlight pour être capable d’apporter nos propositions.

Typiquement, quand je suis invité au Grand Journal, j’y vais pas juste avec mon sourire, je remets le livre blanc à J.-M. Aphatie.

@KlarAgora : Tu disais que tu ne regrettes pas du tout cette espèce de buzz permanent. Est-ce que néanmoins, avec le retour et l’expérience que tu as maintenant, il y a des écueils que tu conseillerais d’éviter à une personnalité qui se lance sur les réseaux sociaux ?

@LancarBenjamin : Le billet où je compare la jeunesse de l’UMP engagée avec Guy Môquet et où je fais une allusion à Laval en disant qu’il avait tenté de faire un redressement économique, je pense que c’était une erreur.

@KlarAgora : Ca, c’est plus sur le contenu de ton propos, mais sur la méthode, qui est vraiment appliquée aux réseaux sociaux, est-ce qu’il y a des façons dont tu t’es positionné, dont tu t’es exprimé, que tu regrettes ?

@LancarBenjamin : Techniquement, il ne faut pas synchroniser son compte Twitter et son compte Facebook ; je faisais ça au début, on m’a appris que c’était pas bien, parce que c’était des messages différents.

@KlarAgora : Dans quelle mesure est-ce que c’était des messages différents, d’après toi ?

Quand je suis sur Facebook, j’ai plutôt tendance à parler aux Jeunes Populaires, à donner des informations sur ce qu’on fait.

@LancarBenjamin : Parce que sur Facebook, je vais dire « je suis en déplacement à tel endroit »… Le fait est que, sur Facebook, 90% des gens qui sont amis avec moi sont des gens de l’UMP. Au fond, quand je suis sur Facebook, j’ai plutôt tendance à parler aux Jeunes Populaires, à donner des informations sur ce qu’on fait.

@KlarAgora : La cible est différente…

Sur Twitter, on parle à des leaders d’influence, à des gens qui ne sont en général pas très favorables à ce que je dis.

@LancarBenjamin : Voilà. La semaine dernière j’ai dit, et on m’a aussi critiqué pour avoir dit ça, que, « après la gauche allemande, la gauche britannique, la gauche italienne, la gauche américaine va se prendre une claque ce soir ». C’était le message sur Twitter. Sur Facebook, j’ai rajouté « avant la gauche française et la gauche espagnole en 2012 » parce que c’était aussi pour exhorter mes militants à aller au combat. Voilà comment j’alterne les messages. C’est pas une révolution mais sur Twitter, on parle à des leaders d’influence, à des gens qui ne sont en général pas très favorables à ce que je dis, ou en tout cas ceux qui me répondent ne sont pas favorables. Alors que sur Facebook, c’est plutôt du real community-management puisqu’on parle aux militants et on fait passer des infos sur tel ou tel déplacement, sur tel tractage, sur telle ou telle opération des Jeunes Populaires.

Sur Facebook, c’est plutôt du real community-management puisqu’on parle aux militants.

@KlarAgora : Ce que tu dis met en exergue une des caractéristiques des réseaux sociaux, l’aspect communautaire, on va y revenir.

On dit que pour les personnes comme pour les marques, les réseaux sociaux, c’est synonyme, certes, de communication, mais aussi de conversation. C’est d’ailleurs ce qui a fait dire à Fabrice Fries, qui est le président de MSL France, un gros groupe de communication, qu’on est entré dans l’ère de la conversation.

Toi, Benjamin, lorsque tu engages la conversation sur la Toile, comment est-ce que tu t’y prends, comment est-ce que tu gères cette conversation, avec les communautés qui t’interpellent et qui cohabitent ?

C’est un point où je pourrais progresser, la conversation, parce que je réponds peu sur Twitter. Ca prend du temps, c’est compliqué.

@LancarBenjamin : Très honnêtement, c’est un point où je pourrais progresser, la conversation, parce que je réponds peu sur Twitter. Je n’ai pas énormément de temps ; la responsabilité des Jeunes Populaires, c’est beaucoup de travail, le Conseil Régional, c’est beaucoup de travail ; mon investissement dans le 10° arrondissement où je tiens ma permanence, c’est du travail.

Honnêtement, c’est avant tout faire des courriers, parler aux gens, visiter les commerçants, et puis, pour les Jeunes Populaires, mener des projets en équipe, donc ça prend du temps. Répondre à tout le monde, c’est compliqué.

@KlarAgora : Tu exploites encore peu le facteur conversationnel des réseaux sociaux ?

Je ne peux pas répondre à tout le monde parce qu’il y a beaucoup d’injures.

@LancarBenjamin : Je réponds quand j’ai un peu de temps et que la question qui m’est posée est intéressante, mais je ne peux pas répondre à tout le monde parce qu’en même temps, il y a beaucoup d’injures. Par contre, sur Facebook, il n’y a que moi qui réponds à mes messages privés. Et pareil sur mes méls. Je n’ai un mél pas hyper dur à trouver ; quand on m’écrit, même via mon blog, c’est moi qui réponds.

@KlarAgora : C’est là que tu trouves le moins tes contradicteurs, parmi ceux qui te contactent par mél ou sur Facebook d’après ce que tu disais.

Je suis très fier de laisser les commentaires ouverts. Même si lors de l’affaire du billet sur Guy Môquet, j’ai été obligé de les fermer.

@LancarBenjamin : Les gens me disent « tu laisses ouverts les commentaires mais tu n’y réponds pas » ; ça m’est arrivé d’y répondre. Par exemple, quand j’avais été attaqué sur l’argent que je gagne, parce que je pense être assez irréprochable là-dessus, gagnant 2200€ en tant que conseiller régional et payant 600 par mois pour ma permanence. Là, j’ai fait un petit correctif, j’ai répondu sur les commentaires. Je suis très fier de laisser les commentaires ouverts, même si parfois, comme il y a deux semaines sur l’affaire du billet sur Guy Môquet…

@KlarAgora : Ca a explosé…

Le Web, si on ne peut pas commenter, si on est toujours censuré a priori, ça ne marche pas.

@LancarBenjamin : Ca a explosé. On a fermé les commentaires parce que c’était devenu trop grossier. Quand ça reste correct, et que la modération, a posteriori, fonctionne, je les laisse. Le Web, si on ne peut pas commenter, si on est toujours censuré a priori, ça ne marche pas.

@KlarAgora : Qui se charge de la modération puisqu’il y a des gens qui peuvent être injurieux… ?

Je tiens beaucoup à l’idée de laisser les commentaires ouverts ; c’est aussi comme ça que les gens viendront sur mon blog.

@LancarBenjamin : On a une petite équipe. Ce n’est pas moi qui mets à jour les articles parce que je ne saurais pas le faire techniquement.

Il y a toujours une veille sur les blogs des ministres, des proches de l’UMP…

Je tiens beaucoup à l’idée de laisser les commentaires ouverts ; c’est aussi comme ça que les gens viendront sur mon blog.

Si on regarde la courbe depuis maintenant un an, on a multiplié entre 5 et 10 le nombre de visiteurs hebdomadaires. C’est quand même impressionnant.

Demain, j’ai envie de réagir sur le droit de vote à 16 ans, mon refus de légaliser les drogues dites douces ou les questions de société comme la bioéthique, je vais le faire sur mon blog.

@KlarAgora : Mais ce n’est pas encore un espace de conversation à proprement parler si tu ne réponds pas aux commentaires. Le média social, qui, pour toi, incarne le plus l’aspect « échange » dans tous ceux que tu peux exploiter et utiliser, ce serait lequel ?

@LancarBenjamin : Pour le moment, c’est Facebook, je pense qu’à terme, ça deviendra Twitter.

@KlarAgora : Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

Le média social sur lequel je compte « échanger » davantage est Twitter, parce que c’est plus facile de répondre en 140 caractères.

@LancarBenjamin : Parce qu’au fond, c’est plus facile de répondre en 140 caractères. Autre chose, je devrais répondre par des vidéos. Il faudrait que je le fasse davantage. Dans mon blog, initialement, on avait prévu que les gens puissent me poster des vidéos pour me poser des questions.

J’ai une amie qui est partie pour l’UMP voir justement la campagne des démocrates et des républicains. YouTube est aujourd’hui le 2ème moteur de recherche. C’est l’une des pistes que je vais explorer pour 2011.

Une piste à explorer pour 2011 serait de répondre davantage en vidéos sur mon blog.

@KlarAgora : Pour revenir sur Twitter, je te retrouve très régulièrement cité. Tes propos sont repris, qu’ils soient issus de ton blog ou d’ailleurs. Tu es très souvent retweeté, tes propos sont largement commentés. Tu te retrouves assez souvent chahuté. Cette médiatisation de toi, que par définition, tu ne peux pas dicter, qu’est-ce qu’elle t’inspire, d’abord, et comment t’y prends-tu pour réagir ?

Quand je parle sur Twitter, j’ai 3000 followers, je parle à 3000 personnes.

@LancarBenjamin : D’abord, il faut relativiser. Quand je parle sur Twitter, j’ai 3000 followers, je parle à 3000 personnes. Ca peut être repris. Ma médiatisation, au fond, elle est très microscopique. Je relativise l’idée de médiatisation, c’est vrai que les Jeunes Populaires sont plus visibles, et j’en suis satisfait, que les Jeunes Socialistes ou les autres mouvements de jeunes. J’accepte d’être sous le feu de la critique.

J’ai pris des positions qui sont parfois clivantes, je le reconnais, qui cherchent la réaction. Si vous ne voulez pas être sous le feu de la critique, vous ne comparez pas les techniques de Mediapart pendant l’affaire Bettencourt à ce qu’a pu faire Staline et les photos-montages dans les années 30. En même temps, il y a toujours un message politique derrière. Quand je dis que le 11 septembre m’a sorti de ma torpeur adolescente, ce n’est pas juste pour créer le buzz. C’est normal de dire qu’on s’est engagé et de donner son avis sur certains sujets.

@KlarAgora : Ca fabrique aussi ton identité. N. Sarkozy, c’est l’événement de de Gaulle sur les Champs, toi, c’est le 11 septembre. Pour revenir sur cette image, cette médiatisation, on dit, dans la littérature consacrée, qu’elle participe à ton « image reçue ». Est-ce que tu essaies d’influer sur cette image et quelle est l’image que tu souhaites communiquer sur les réseaux sociaux ?

Je voudrais utiliser notre médiatisation pour faire passer nos idées.

@LancarBenjamin : Quelqu’un me disait samedi : « t’as pas tweeté aujourd’hui, t’as pas fait ton troll », je lui ai répondu « je dois te manquer ». Je le prends aussi avec du second degré.

Est-ce qu’on continue dans ce cycle-là où il y a une image parfois un peu dure, parfois un peu écornée ou est-ce qu’on essaie de gagner en profondeur, en idée, et d’utiliser la médiatisation actuelle pour faire passer le droit de vote à 16 ans, le mariage homo, la question de l’homoparentalité, de la bioéthique, du refus de légaliser les drogues dites douces… Est-ce qu’on utilise cette image-là pour continuer à faire passer nos idées ou pas ? C’est le virage que j’essaie de prendre.

@KlarAgora : C’est donc un moyen pour faire passer tes idées. C’est toujours un canal.

Mon but sur les réseaux sociaux, c’est de faire passer mes messages et mes valeurs.

@LancarBenjamin : Je ne suis pas une agence de com, mon but n’est pas de faire du buzz ou d’être 30ème ou 24ème dans le classement des Follow Friday chaque vendredi. Mon but, c’est de faire passer mes messages et mes valeurs. Quand on parle de moi, au fond, on ne parle pas de Benjamin Lancar. Ce qui intéresse les gens, c’est les jeunes de l’UMP. J’étais lycéen à Paris à Condorcet dans le 9°, ce n’était pas facile de s’afficher jeune de droite.

Quand on médiatise nos valeurs, ça rend les choses plus aisées pour les jeunes de droite.

Je pense que quand on médiatise nos valeurs, ça rend les choses plus aisées. Je reçois énormément de messages de jeunes lycéens et étudiants qui disent « parce que tu es médiatique, qu’on entend ce que disent les Jeunes Populaires, c’est plus facile de s’engager, de dire dans une Assemblée Générale qu’on est contre les blocages, dire devant un lycée qu’on est contre un tract qui est complètement dénué de sens et d’arguments de tel ou tel syndicat de gauche. »

Aujourd’hui, j’essaie d’ « utiliser » ma médiatisation pour faire passer nos valeurs un peu plus fort.

@KlarAgora : Tu m’as parlé de l’image que tu souhaitais renvoyer. Quelle est celle, d’après toi, que tu renvoies effectivement ?

On me colle l’image de quelqu’un d’un peu écervelé, un peu stupide, un peu bébête, qui dit n’importe quoi pour se faire remarquer.

@LancarBenjamin : On me colle l’image de quelqu’un d’un peu écervelé qui dit un peu n’importe quoi pour se faire remarquer. Certains peuvent s’amuser à faire passer l’image de quelqu’un un peu stupide, un peu bébête. Le fait est qu’aujourd’hui, on reprend beaucoup plus mes tweets sur la gauche américaine que ce que je dis sur la Commission Sports et Loisirs de la région Ile de France où pourtant, je siège toutes les deux semaines. C’est un fait. Aujourd’hui, pour réussir à être entendu, il faut être provocateur. Moi, j’ai accepté ce système, je n’ai pas l’impression de plus être moi-même. Je pense qu’en utilisant ce système, on peut gagner en crédibilité tout en restant sympathique.

@KlarAgora : En exploitant peu, encore une fois, la possibilité d’amorcer des relations un peu plus personnalisées avec des gens qui nous suivent, qui nous commentent, qui nous critiquent… C’est une stratégie du push que tu fais.

La stratégie du pull, je la fais localement, quand je milite, tous les dimanches matins, quand je tracte sur le marché, mais je la fais peu online.

@LancarBenjamin : La stratégie du pull, je la fais localement, quand je milite, tous les dimanches matins, quand je tracte sur le marché, c’est du pull.

@KlarAgora : Donc pour toi, c’est juste du offline….

L’important, c’est de faire passer les infos et notre actualité, ce n’est pas simplement échanger

@LancarBenjamin : Il faut que ça évolue, je le reconnais. Mais l’important, c’est de faire passer les infos et notre actualité, ce n’est pas simplement échanger. Honnêtement, quand je tweete et que 90% des conversations sont parfois hostiles… Par exemple, the Greenizer qui est, je crois, une des responsables des Jeunes Verts, je ne vais pas la convaincre de voter à droite parce que je dialogue avec elle. C’est très sympa, intellectuellement, ça peut être stimulant, mais ça ne m’apporte rien électoralement.

C’est très sympa, intellectuellement, d’échanger avec des jeunes Verts sur Twitter, ça peut être stimulant, mais ça ne m’apporte rien électoralement.

@KlarAgora : Ca te fait perdre du temps…

@LancarBenjamin : Quand vous avez une heure entre discuter avec quelqu’un dont vous savez qu’il est à gauche et que vous ne changerez pas son avis et discuter avec des commerçants ou des gens en tractant à la sortie d’un métro…

@KlarAgora : A ceci près que les gens assistent à votre échange, qui est public.

Je pense que beaucoup de gens qui sont sur Twitter sont des gens passionnés par la politique et ont déjà un avis tranché

@LancarBenjamin : Oui, mais je pense que beaucoup de gens qui sont sur Twitter sont des gens passionnés par la politique et ont déjà un avis tranché.

@KlarAgora : Pas dans ta cible … ?

Je pense que, sur Twitter, ce sont les gens avec des partis pris.

@LancarBenjamin : C’est, prioritairement, les gens de ma circonscription, les gens indécis. Je pense que, sur Twitter, ce sont les gens avec des partis pris. Peut-être que ça évoluera quand Twitter sera encore plus de masse. Ce qu’il est aux Etats-Unis, ce qu’il n’est pas en France.

@KlarAgora : Moins d’1% de la population…

Le jour où Twitter sera un média de masse, je passerai plus de temps et d’énergie à essayer de convaincre.

@LancarBenjamin : Le jour où ce sera davantage, je passerai plus de temps et d’énergie à essayer de convaincre. Par contre, sur Facebook, vous avez des gens qui ne sont pas forcément politisés, ou via votre blog, et qui vous contactent parce qu’ils veulent avoir davantage d’information.

Récemment, le frère d’un très bon ami, qui avait voté N. Sarkozy, qui se posait des questions, qui est plutôt de gauche, et qui me demandait des avis. Le fait que je lui réponde très vite, que j’argumente, ça m’a pris 1/4 d’heure, ça a changé.

Je ne réponds pas énormément sur Twitter, c’est un peu de l’utilitarisme.

Lui, c’est quelqu’un qui est indécis, un jour il peut voter à gauche, un jour il peut voter à droite, là, c’est intéressant. Voilà, au fond, ce qui fait que je ne réponds pas énormément sur Twitter, c’est un peu de l’utilitarisme

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Klar Agora

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