Avant d’être un Community Manager, qui étais-tu ?

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Un geek, un nerd, un gamer… un marketeur, un commercial ou peut-être encore un communicant…?

Moi, j’aurais voulu être un artiste… mais j’ai choisi d’être community manager. Quand j’ai compris son rôle, et la tâche ardue qu’il pourrait avoir en amenant une culture web au sein de l’entreprise… j’ai dis mince ! Mais en même temps j’ai compris que ça pouvait être un bon levier pour obtenir de la latitude, et devenir un acteur clé au sein de l’entreprise. Devant la diversité de profils aux parcours parfois atypiques, je me suis souvent posé la question, mais avant d’être Community Manager, qui étais-tu ?

Un petit bilan du Community Management

Nous avons aujourd’hui un petit recul pour comprendre le rôle et les nombreuses compétences que possède ou devrait posséder le Community Manager, cependant il tarde à se faire une place par manque de reconnaissance et de maturité au sein des entreprises françaises. Fort heureusement, ce n’est pas le cas pour tout le monde.

Si on prenait le temps de lire les nombreux articles rédigés sur le sujet ici ou ailleurs, on pourrait en faire un livre qui suffirait à détailler sa fonction, ses orientations, ses évolutions et les connaissances nécessaires à la pratique d’un « bon » community management. A cela on ajoutera tout ce qu’on peut trouver sur les outils du CM, et la gestion des réseaux qui occupera une grosse part de son travail.

Google nous offrira encore par dessus tout, la possibilité de « s’improviser » en bon autodidacte théorique que nous pourrions être… sera-ce le Community Manager 3.0 de demain

Oui mais voilà ! où est passé l’expérience ? Comment se spécialiser ?

Souviens-toi qui tu étais avant d’être un Community Manager !

CM Femme

Pour le Community Manager, tous les ingrédients sont là ! et malgré cela ils peinent pour beaucoup à faire leur nid, et à comprendre que le profil est encore large pour prétendre être spécialiste. Il suffit juste d’analyser les grilles de salaires entre un Community Manager et un Social Media Manager, pour les débutants ça oscille de 24.000 € brut/an pour le premier à 50.000 € brut/an pour le second (source : magazine challenges n°334 du 28.02.2013).

Pourquoi ? La spécialisation en stratégies du Social Media Manager, prime généralement sur l’éventail de compétences du Community Manager. Il devient dès lors un exécutant dans la majorité des cas, mais pas systématiquement.

Pour se spécialiser il faut prendre en considération plusieurs facteurs, et comprendre qu’avant d’être Community Manager on a un capital personnalité avec éventuellement des expériences professionnelles et/ou personnelles à mettre en avant.

Il devient dés lors important de dresser son portrait, en faisant un bilan de tout ce qui a trait à notre personne.

Exemple de points :

  • Commerce | Marketing | Communication | Publicité…
  • Passion du web | passion des RS… 
  • Extraverti | Timide | Curieux… 
  • Sportif | Musicien | Joueur…
  • Voyageur | Cuisinier…

On commence généralement par son background professionnel pour chercher sa spécialisation. Si on ressent un manque de compétences en community management, on pourra également compenser par tout ce qui a trait à sa personnalité comme mentionné ci-dessus. Le but est ici de se brosser un portrait pour apprendre à se vendre. 

Exemple d’un cas : 

Si un commercial devenu Community Manager, a travaillé avec des architectes pendant des années, il pourra penser à s’orienter vers ces mêmes profils pour vendre son cursus, voir auprès de sociétés de vente de produits d’intérieurs. C’est ici l’exemple d’une piste parmi tant d’autres, et il suffit seulement de créer des liens entre le community management et ses propres connaissances, ses spécialisations, son expérience professionnelle et personnelle… etc

De ma petite histoire, je veux bien partager une expérience pour comprendre comment on peut apporter une spécialisation en community management, et bien entendu sans oublier les étudiants qui sortent d’écoles de marketing, de communication et/ou de commerce. Il ne s’agit pas de tomber dans un travers redondant pour nombre d’entre nous, car gérer des pages facebook à longueur d’années, on s’en lassera très vite avant l’heure!

 

Mon expérience personnelle :

J’ai fait des études en commerce et principalement en gestion et organisation d’entreprise. Ma tâche consistait à créer et développer des points de vente en partant de zéro. L’aspect communication et évènementiel y était également très important. Quand je me suis intéressé aux réseaux sociaux au milieu des années 2000, j’ai saisi le virage qu’allait prendre la communication dans le digital. J’ai bossé dessus en commençant à faire du réseautage.

Viadeo (viaduc avant nov. 2006) a été mon premier champ de pratique professionnelle, c’était très enrichissant car j’amenai régulièrement mes contacts vers une expérience IRL. A titre personnel depuis 2003,  j’ai eu l’occasion de me rendre chaque année aux États-Unis, et notamment à New-York que je connais maintenant très bien. Ça m’a beaucoup aidé à avoir une vision de ce qu’allait être la culture web en France, ainsi que la pratique des réseaux sociaux après avoir observé leurs pratiques. J’ai connu l’année suivante en 2004, le lancement de Facebook et ses dérives qui m’ont un peu refroidi, et jusqu’à sa sortie en France. Je m’y suis mis seulement que très tardivement. Mais il n’est jamais trop tard !

Aujourd’hui avec un background commercial, je développe une expertise dans le community management terrain, c’est-à-dire mener des actions en extérieur, et aller à la rencontre de sa communauté et de ses ambassadeurs, afin de recueillir de l’information dans le but de créer de l’engagement pour sa marque. Je reste très attiré par le consulting et les stratégies à développer pour mener ces actions CM terrain. Mon objectif est de valoriser cette expertise par l’expérience, et également de partager ma vision au travers de conférences.

Voilà un peu comment je compte mélanger mon expérience et ma pratique du community management pour arriver à me spécialiser. Ce n’est qu’un exemple dans mon cas, car il y a une infinité de possibilités. 

 

Il est important de constater que si le Community Manager est souvent un autodidacte, c’est d’une part parce qu’il y a un manque de formations, mais aussi parce qu’il démarre souvent au travers d’une passion pour l’univers du net, c’est alors qu’il a tout intérêt à construire sa spécialisation et donc de se faire un bilan avant de se lancer.

Ce côté autodidacte souvent rencontré, est néanmoins un point rassurant car il dénote d’une volonté propre à s’orienter sur un créneau porteur, et qui se relie régulièrement à une pratique déjà bien avancée des réseaux sociaux. Les étudiants qui sortent d’écoles ne devraient pas avoir le sentiment d’être en reste, notamment dans les branches marketing et communication qui resteront des atouts à faire valoir. L’expérience commerciale on l’a vu dans notre exemple, mais si d’autres cursus sont à mettre en avant dans votre parcours, trouvez-les pour les confronter aux orientations possibles de community management.

Un autre exemple : François Lecomte (@nungy), un ami qui a été manager d’artistes de par son expérience professionnelle… n’a pas eu de mal à trouver concrètement sa voie en tant que CM, auprès d’un groupe de musique très connu.

La place du Community Manager dans l’entreprise

CM GroupLa place du Community Manager dans l’entreprise, on en parle encore et encore. Si l’entreprise en manque de maturité web ignore encore la place du Community Manager parmi les services marketing, communication, et  parfois même l’informatique, lui ne devrait pas trop se laisser prendre par cette problématique. Je ne parle pas ici de service commercial, car ce serait entrer dans une vision B2B qui ferait l’objet d’un long discours (je garde d’ailleurs cette approche afin de l’exposer prochainement)

Comment faire face à ce manque de culture web ?  il est à mon sens nécessaire de s’affirmer en prenant position sur ses convictions, tout en restant dans l’équilibre car il ne s’agit pas de faire sa révolution, mais juste de démontrer prudemment que le web est un noyau dur, autour duquel tout peut graviter dans une entreprise qui à le désir de se tourner vers l’avenir. La problématique tourne régulièrement autour d’un mode de fonctionnement qui a déjà  fait ses preuves, et donc d’un refus de se remettre en question sur des méthodes jugées volatiles en terme de rendement.  

N’oublions pas que le personnel saura se positionner du côté où ses valeurs ne seront pas entachées. Sa crainte sera principalement issue des transferts de compétences d’un profil à un autre, et donc de perdre sa place au sein de l’entreprise. Entre-deux, on notera pour beaucoup le refus  de chercher à se mettre à jour.  

Il ne faut donc pas hésiter à impliquer et mettre en avant ses responsables dans les actions à entreprendre, et surtout ne jamais négliger la notion de rentabilité qu’un patron peine souvent à comprendre dans le digital. Est-ce à dire qu’une solution peut s’entrevoir dans l’évolution du digital si on intègre une notion de rentabilité ? Parfaitement ! Si on greffe une vision commerciale au Community Manager, il arrivera certainement que le discours du digital au sein de l’entreprise gagnera des galons. Attention à bien comprendre cette remarque !

Cette problématique de manque de maturité se retrouvant souvent dans nos entreprises,  la seule arme qui demeure à notre portée pour la contrer, c’est d’être fort dans notre croyance du digital et des enjeux économiques qu’il représente, et ce au sens large du terme. Il faut être convaincu sans chercher à convaincre, mais plutôt vivre sa conviction et l’amener vers une expérience, puis une seconde… et ainsi de suite. On doit gagner la confiance de ses supérieurs.

Soyez différent des autres ! Sortez du lot !

CM Different

Vous l’aurez compris aisément, il n’y a pas de bon ni de trop mauvais Community Manager, mais d’avantage des problèmes d’encadrement, de formation, et un manque d’expérience pour un profil pluri-compétent qui n’est pas forcément spécialisé dans un domaine. Le manque de confiance est aussi un frein dans la profession, surtout quand on sort d’école ou de formation 

Sortir du lot et être différent, c’est aussi apporter une ou plusieurs plus-values à son profil. Ça peut aller de son expérience à son attitude, et la façon d’aborder son poste en mettant en avant sa personnalité, ou jouer avec ses passions personnelles comme on l’a vu plus haut. Agir de la sorte permet parfois de s’affranchir d’un manque de confiance en soi. 

Il est souvent recommandé de regarder ce qui se passe outre-atlantique, là où les salaires passent de 24 K€ brut/an chez nous en moyenne contre 45 K€ brut/an (62K$) chez eux pour les community manager, et même parfois plus pour les spécialisés. Majoritairement des femmes et une minorité d’hommes pour un profil plus orienté créatif que chez nous, ce qui signifie parfois qu’il est plus impliqué dans les stratégies que l’opérationnel « l’exécutif ». En France on observe encore une distance entre opérationnel et stratégie, car encore une fois il est important d’apprendre ou de compléter son profil par une spécialité.

Dialoguez, resautezapprendre à créer du relationnel et le convertir en IRL. J’ai rencontré beaucoup de CM réservés, ça surprend mais en même temps c’est peu étonnant pour ceux qui ont une culture web très forte, avec un minimum de rencontres en extérieur. C’est malheureux à dire mais ces profils peuvent être très bons en milieu professionnel mais ils se laissent souvent abuser dans leur job. Ils manquent de caractère et de personnalité pour beaucoup. Ceux-là ! on les retrouvera principalement en B2C au contraire des profils B2B qui sont plus posés et généralement plus mature. C’est une généralité et non un absolu. A ce sujet je suggère d’observer son propre comportement en société, avec ses amis, et en milieu professionnel afin de trouver ce qui peut être un frein à l’expression et à la recherche de l’épanouissement personnel.

Etre différent ne signifie pas de ne pas être soi-même, mais plutôt de faire ressortir un trait de personnalité, et/ou d’affronter ses craintes pour faire valoir une nouvelle facette enfouie en nous.

N’attendez pas que le temps passe !

CM Temps

Pour conclure sur cet article,  je dirai « n’attendez pas que le temps passe » car le métier est encore émergeant et ça va aller très vite. Spécialisez-vous tout en trouvant votre voie et votre branche de prédilection, et surtout : épanouissez-vous dans votre job car c’est une des choses les plus importantes pour être productif.

Il y a beaucoup à apporter dans cet univers, et pour les plus anciens rappelez-vous que le marketing à l’époque des années 80 se redéfinissait régulièrement. Quand on le regarde aujourd’hui, on le retrouve partout et  jusqu’à cette pratique encore nouvelle en France; « l’inbound marketing ». Pour le community management c’est la même chose, il va se redéfinir et se découper en spécialisations.

Vous avez quelque chose à dire ?

N’hésitez pas à partager vos propres expériences, si d’autres pistes (et il y en a) peuvent aider les futurs Community Manager arrivant sur le marché du travail… allez-y !

A propos de l'auteur

Laurent Bour

Laurent Bour

Passionné par le Community Management et les nouveaux leviers marketing, j'arpente le net depuis ses débuts et les médias sociaux depuis 2005. Animateur de communautés et fondateur du projet du Journal du Community Manager, je développe en parallèle un projet autour de la valorisation des contenus. J'aime principalement rédiger dans une dimension visionnaire et d'analyse, tout en apportant mes points de vue sur le community management entre autre. J'aime cuisiner... et c'est aussi une passion.

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